Tel le village d’Astérix, le quartier de la Bourgogne a décidé de se battre contre les envahisseurs. Il a lancé le 7 avril dernier un référendum contre le plan localisé de quartier approuvé par le Conseil municipal de la Ville de Genève lors de sa séance du 30 mars 2022.
La Ville de Genève a la densité la plus élevée de Suisse (12’797 habitants / km2). Les projections démographiques du Plan directeur cantonal 2030 prévoient environ 84’000 habitants supplémentaires entre 2016 et 2030 et 51’000 de plus à l’horizon 2040. Cette croissance se fera, d’une façon ou d’une autre, aux dépens de la qualité de vie des habitants (trafic, bruit, réchauffement climatique, pollution de l’air).
Il n’est humainement plus possible d’entasser les habitants au centre-ville avec l’alibi que la ville doit se densifier. L’urgence climatique, la pandémie et le confinement ont agi comme des révélateurs. La population désire des villes plus vertes et à échelle humaine.
L’Association du quartier de la Bourgogne est préoccupée par le développement actuel du centre-ville de Genève et particulièrement par la transformation globale et la densification massive des Charmilles. Elle ne veut plus une multiplication des » R+6 » culminant à 23 mètres.
Car quand on entasse tous les bâtiments prévus dans un périmètre restreint, on obtient une zone artisanale titanesque en voie de finalisation, 3 immeubles sur les parcelles FIAT qui culmineront aussi à 23 mètres de haut, le PLQ Bourgogne qui nous occupe ce jour (1’000 personnes attendues) sans compter 7 autres PLQ dans la zone Châtelaine et Vieusseux.
Les élus municipaux en faveur du projet Bourgogne estiment qu’il n’y a jamais eu de vision de quartier aussi réussie : une densification autour d’un parc ! Pensez donc !
Mais lorsqu’on y regarde de près, il y a de quoi s’inquiéter : mis à part trois arbres majeurs dont on sait qu’ils seront sauvegardés, les 150 essences présentes à ce jour, entourées de bosquets, haies, glycines, forsythias, lilas, parterres de fleurs, sont vouées à être arrachées car elles se trouveront en grande partie sur les aires d’implantation ou les voies d’accès.
Ainsi, le comité référendaire, plan à l’appui, dénonce l’enthousiame de façade des partisans de ce PLQ. Les « brindilles » qui y figurent sur les plans auront fort à faire pour remplacer des arbres de 80 ans ou plus. En l’état, le projet des autorités condamne une grande partie de la végétation et de la faune actuelle. Il faut se rendre à l’évidence, la nature ne survivra pas aux changements projetés, au manque d’ensoleillement résultant des hauts gabarits des immeubles environnants, aux nouvelles constructions et à l’éclairage induit par 480 logements, sans compter la forte augmentation de la population.
Dans ce contexte, les référendaires regrettent qu’aucune de leurs observations, pourtant dûment notées par la Commission de l’aménagement, n’aient été prises en compte dans la décision finale. Il est en effet possible de faire cohabiter de nouveaux petits immeubles (R+4 de 16 mètres) et des maisons individuelles dans une vision partagée du vivre ensemble. Il est loisible d’offrir aux familles qui en rêvent un rez avec jardin au lieu de réserver les rez-de-chaussée à des « activités atisanales ou industrielles » dont on sait par avance qu’elles amèneront leur lot de nuisances.
Le référendum vise à promouvoir un « autre » quartier respectueux de la nature, de ses habitants et des futurs résidents. Fort heureusement, le combat des habitants pour préserver leur poumon de verdure et une riche biodiversité suscite une adhésion croissante au sein de la population.
Par ailleurs, les autorités évoquent le soutien de Pro Natura. Renseignements pris, cette dernière émet des recommandations mais ne prend en aucun cas position pour le PLQ.
L’Association des habitants du quartier de la Bourgogne appelle les Genevoises et les Genevois au bon sens et leur demande de s’opposer fermement aux quartiers surdimensionnés, à l’asphyxie du centre-ville, à la disparition d’une végétation et d’une faune variées. Elle vous demande de dire NON à ces plans de densification qui ne cessent d’essaimer et qui en se multipliant, sans vision d’ensemble, aboutissent à gangréner la qualité de vie de tous !
Au contraire, l’Association du quartier de la Bourgogne, comme toutes les autres associations de quartier qui luttent contre une politique de surdensification effrénée, estime que l’on peut vivre en ville en préservant la qualité de vie de chacun.
Isabelle Fatton, membre du Comité de l’Association Bourgogne
MERCI DE SIGNER ET FAIRE SIGNER LE REFERENDUM
www.quartier-bourgogne.ch